Pourquoi le Strala Yoga nous plonge autant en état de flow

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Et pourquoi le Strala Yoga se démarque à ce point des autres formes de yoga ? 

L’état de flow en 2 minutes chrono

Le flow, c’est cet état dans lequel on se trouve quand on est complètement absorbé par ce qu’on fait.  

  • On est tellement concentré qu’on perd la notion du temps.
  • On est à fond, on a l’impression que tout est facile, fluide.
  • On ne se pose pas de questions, on enchaîne.
  • Quand on y repense après-coup, on a cette impression qu’on ne faisait qu’un avec ce qu’on était en train de faire, que rien d’autre n’existait à côté.

On peut se retrouver en état de flow avec un bouquin ultra-passionnant, en jouant d’un instrument, en dessinant, en faisant du sport, en performant si on fait du théâtre, de la danse, etc.

Ça arrive très souvent quand notre créativité est engagée, quand on essaie de résoudre un problème ou qu’on tente de relever un défi.

Et cet état de flow est très satisfaisant. C’est une expérience intense et agréable, qui donne un vrai sentiment d’accomplissement.

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Photo : Julian Mathieu

Comment on a découvert l’état de flow ?

Cette question est géniale !

On a « découvert » l’état de flow en cherchant à répondre à la question : quand sommes-nous le plus heureux ?

Mihaly Csikszentmihalyi et son équipe ont donné une sorte de bipeur à des milliers de personnes et leur ont demandé, quand il sonnait (8 fois par jour, à intervalles irréguliers), de remplir un petit questionnaire.

Il était notamment demandé :

  • D’évaluer « le bonheur ressenti » (si on se sentait particulièrement heureux sur le moment)
  • De décrire succinctement ce qu’on était en train de faire au moment du bip
  • De décrire succinctement ce à quoi on était en train de penser

Après des jours et des jours de collecte (imaginez la quantité de données amassées), Mihaly et son équipe ont pu dégager une très nette tendance : quand ce à quoi on pense est très proche de ce qu’on fait, on est plus heureux.

En d’autres termes, quand on est focalisé sur ce qu’on fait sur le moment, on est plus heureux.

Et qu’importe la tâche.

Que ce soit assembler des pièces de voitures à la chaîne en se donnant pour défi de battre son record personnel sur 30 minutes ou d’opérer un patient fracturé, le résultat est le même : si on aligne ce à quoi on pense et ce qu’on fait, on est plus heureux.

*si vous voulez creuser le sujet, l’histoire derrière ces recherches et leurs implications, foncez lire le livre que Mihaly a écrit lui-même (“Flow” / “Vivre”). 

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Photo : Julian Mathieu

Concrètement, ce qui se passe en état de flow

Pour faire court, le cerveau change carrément de mode.

En fait, en quelque sorte, il redistribue l’activité de ses différentes parties.

Et dans ce remaniement, le plus impactant c’est le changement qui s’opère au niveau du cortex préfrontal.

Cette partie du cerveau, située au niveau du front, est un peu comme la cabine du capitaine ou le cockpit de l’avion.

C’est ici que siègent notre rationalité, notre logique, notre planification dans le temps, ou encore le sens du moi (self).

On pourrait se dire que, à la vue de cette liste de fonctions, cette partie du cerveau va être en ébullition pendant l’état de flow. Que c’est ce qui va nous permettre d’être aussi efficace.

Mais c’est en fait tout le contraire !

Le cortex préfrontal va être shunté et ainsi :

  • Nous faire perdre la notion du temps (on peut se faire absorber très facilement et ne pas voir le temps passer du tout).
  • Gommer le passé et le futur, puisque qu’il n’y a plus de planification dans le temps. On se retrouve donc entièrement focalisé sur le moment présent. Et beaucoup moins stressé, car on met en sourdine les craintes du futur et les ruminations du passé.
  • Effacer la notion du moi (self) et par exemple retirer de l’équation l’autocritique (on se retrouve plus créatif car moins limité / saboté), créer cette impression de ne faire qu’un avec ce qu’on fait sur le moment, etc.
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Photo : Julian Matthieu

Il est temps de répondre à notre question : pourquoi le Strala Yoga est un excellent générateur d’état de flow ?

Pour répondre à cette question, il faut partir de celles-ci :

  • Comment crée-t-on l’état de flow ?
  • Comment / quand ça se produit ?

On l’a vu, l’idée principale, c’est d’aligner ce à quoi on pense avec ce que l’on fait.

Le multitâche, c’est l’anti-état de flow

Mais ce n’est pas tout

Il y a d’autres conditions, un brin plus techniques, qu’on va résumer ici très simplement.

1. Il faut du challenge

Un peu, mais pas trop.

En gros, si ce qu’on essaie de faire est trop difficile, on décroche, et si c’est trop facile, idem, on se lasse et notre état de flow retombe comme un soufflé.

2. Il faut être stimulé, avoir besoin d’utiliser nos compétences

C’est très lié au premier point. En gros, il faut que ça nous demande de nous impliquer.

Imaginez que, pour remplir cette condition, il faut qu’on se retrouve à sortir la langue sur le côté, vous savez, comme quand on se concentre à fond pour viser quelque chose par exemple !

C’est pour ça que les sportifs sont des habitués de l’état de flow, comme les musiciens, les acteurs, les danseurs, etc. 

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Photo : Julian Mathieu

Et donc quand on fait du Strala, on fait exactement ce qu’il faut

C’est l’autoroute vers l’état de flow !

Quand on pratique le Strala Yoga, on adapte tout ce qu’on fait à nous, notre propre corps, et comment on se sent aujourd’hui sur le tapis.

On est complètement libéré des alignements créés arbitrairement « pour l’Homme moyen », qui en fin de compte ne correspondent à personne.

On n’est pas des bonhommes bâtons, on est des êtres humains. Et des êtres humains, il n’y en a pas deux pareils.

Comme le rappelle Bernie Clarke dans « Votre corps, votre yoga », vous n’iriez pas prendre le traitement médical prescrit à une autre personne, conduire en portant les lunettes de quelqu’un d’autre, etc.

En Strala, le fait de tout adapter à comment on se sent nous amène tout d’abord à chercher comment on se sent.

Pour ça, il faut se connecter à ses ressentis à mesure qu’on bouge.

Il faut qu’on amène un peu de mouvement et qu’on observe si se pencher un tout petit peu dans telle direction, c’est plus agréable, ou si ça tire un peu trop, etc.

Donc, on aligne à la perfection ce à quoi on pense et ce qu’on fait.

On ne cherche pas à cocher une liste d’alignements qui ne changera jamais et qui s’applique à tout le monde, ce qu’on aura donc plutôt tendance à faire de façon déconnectée, en étant largement capable de penser à autre chose (comme sa liste de courses ou ce qu’il nous reste à faire au travail avant le week-end).

On est dans notre corps, et il est ici et maintenant.

Il nous parle en remontant des informations (par là ça tire légèrement de façon agréable, par là ça coince, par là ça me lance dans le poignet, etc.), et il nous raconte chaque jour des choses différentes.

On n’aura pas les mêmes sensations le lendemain d’un week-end sportif qu’après 3 jours sans aucune activité physique.

On n’aura pas les mêmes sensations le matin au réveil qu’en fin de journée.

Donc, on retrouve dans l’essence même du Strala Yoga, à savoir le fait de se détourner complètement des alignements standardisés pour tout adapter à son propre corps, la pièce maîtresse de l’état de flow : cet alignement entre ce qu’on fait et ce à quoi on pense. 

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Photo : Julian Mathieu

Et ce n’est pas tout

Dans les grands principes du Strala Yoga, il y a 1) la recherche de l’aisance et 2) la recherche de la simplicité.

Recherche de l’aisance : chercher à se sentir bien, à ne pas forcer. On utilise le mot « ease » en anglais, et malheureusement, on n’a pas vraiment de traduction adaptée en Français.

Comme un nom, « ease » désigne le juste d’effort, la tranquillité, le repos, le confort.

Et comme un verbe, « ease » désigne l’action d’alléger (quelque chose d’inconfortable, de douloureux ou d’intense), ou encore l’action de bouger en douceur, progressivement, tranquillement.

Recherche de la simplicité : chercher comment, par exemple, simplifier la transition d’une posture à une autre. Comment je peux faire pour contourner les efforts inutiles ?

Et ça, c’est clairement du problem solving.

C’est un peu comme le bouldering problem, quand on fait de l’escalade et qu’on se heurte à la difficulté de bien choisir son chemin (sa série de prises).

Parfois, on passe un peu de temps à cogiter pour trouver où mettre tel pied, comment atteindre telle prise avec telle main, etc.

Et bien là, on a le easing problem. On se demande “comment je peux faire pour simplifier ma transition ?”.

À des années lumières d’un enchaînement de postures avec à chaque fois les mêmes « réglages » (les alignements), on se retrouve avec une pratique unique, à chaque fois, dans laquelle on est stimulé de toutes parts en direction d’un allumage certain de l’état de flow.

On est constamment dans son corps, en connexion directe et totale avec nos ressentis, qu’on vient utiliser comme matière première dans notre activité.

Le résultat ne peut qu’être un bel état de flow, tout ce qu’il y a de plus agréable et satisfaisant, relaxant, enivrant…