le grand guide du strala yoga
Tout ce qu’il faut savoir sur le Strala Yoga, sa philosophie, son histoire et les incroyables bienfaits d’une pratique régulière.
table des matières
on va également voir pourquoi le strala yoga...
Et aussi, pourquoi il n’y a pas d’alignements dans le Strala Yoga
le strala yoga, qu'est-ce que c'est ?
Le Strala Yoga en 30 secondes chrono
Le Strala, c’est un style de yoga axé sur le mouvement, qu’on cherche à rendre fluide et naturel, et qui met l’accent sur la relaxation et la détente.
Il encourage une approche douce et intuitive du yoga, en nous amenant à explorer les postures pour les adapter à soi et à ses ressentis.
Le Strala se distingue par :
- Son grand respect pour les différences anatomiques (nous sommes tous différents, et ce bien plus qu’on ne le pense)
- Son approche non dogmatique (on se libère du système stricte des alignements et des codes du yoga dit “traditionnel”)
- Son invitation à se sentir bien en permanence, en adaptant la posture au corps et non le corps à la posture (en Strala, on ne force pas ; c’est l’antidote à la culture du “no pain = no gain”)
- Son ancrage dans la réalité et dans le concret (le Strala est défait de toute appropriation culturelle, c’est l’anti-dérive “New Age”)
- Sa simplicité et son ouverture à quiconque souhaite bouger et se relaxer (c’est pour tout le monde et pour tous les corps)
Le Strala Yoga en un peu plus de 30 secondes chrono
Pour dessiner les contours du Strala Yoga, on peut commencer par dire qu’il s’agit d’un mix de Tai Chi et de Yoga.
On dit qu’on bouge Tai Chi, et qu’on parle Yoga.
Et de ce métissage découle toute une philosophie du mouvement.
Si de prime abord, on pourrait se dire qu’il s’agit d’un Vinyasa plus doux et plus fluide, il s’agit en réalité de bien plus que ça.
Le Strala Yoga, c’est une façon de bouger à part entière.
Comme une nouvelle approche qui, une fois expérimentée, crée cette impression de non-retour chez beaucoup de pratiquants.
Une logique, nouvelle et séduisante, qui révolutionne complètement notre manière de nous déplacer sur le tapis, d’entrer dans nos postures, de les explorer, d’en sortir et de créer des transitions pour passer de l’une à l’autre.
Et comme nous allons le voir, ce n’est clairement pas un hasard si dès ses débuts, le Strala Yoga et sa co-fondatrice Tara Stiles, étaient présentés comme les rebelles du Yoga.
1. la chose la plus importante en strala, c’est de se sentir bien
Ça parait simple et assez évident dit comme ça, mais en réalité il y a quelque chose de très profond et de différent derrière ce premier grand principe.
Dans un cours de Strala Yoga, on est invité à choisir l’option la plus douce et la plus confortable. Celle qui nous permet de nous sentir à l’aise.
Dans une posture ou dans une transition, on évite de passer en force, de pousser, et d’aller au-delà de nos limites.
On préfère slalomer entre les sensations un peu trop vives pour se lover dans le confort et l’aisance, dans l’étirement doux et libérateur, celui qui ne fait pas grimacer – dans la pratique qui délie et qui relâche les tensions, pas dans celle qui en crée.
pour ça il faut s’écouter, il faut se connecter à soi
En Strala Yoga, on dit qu’on pratique “à la sensation”.
Puisque l’idée, c’est de se sentir bien tout le long de notre pratique, il faut d’abord savoir comment on se sent.
Il est nécessaire de se connecter à soi, d’écouter son corps et d’adapter ce qu’on fait.
Comme on le dit souvent, on utilise notre corps comme une boussole.
On collecte des sensations (en bougeant, en explorant les postures) et s’en servir de matière première pour créer notre propre mouvement sur le tapis.
Un mouvement 100% sur-mesure, adapté à soi, à ses ressentis et plus encore, à l’état dans lequel on est au moment où on pratique.
Et cet état va évoluer d’un jour à l’autre.
Certains jours on se sentira en pleine forme, d’autres on sera courbaturé d’une séance de sport de la veille, sans compter que parfois on sera juste fatigué de la semaine ou à peine réveillé en arrivant sur le tapis.
A chaque fois qu’on pratique, notre corps a besoin de quelque chose de différent pour se sentir bien.
2. on en vient à un second pilier du strala yoga : nous sommes tous différents
En plus de s’adapter à comment on se sent, on va aussi s’adapter à comment on est, à notre constitution.
Car, bien plus que vous ne pouvez sûrement l’imaginer, nous sommes tous différents.
Pour s’en rendre compte, on peut commencer par jeter un œil à des radios et observer les variations d’une personne à l’autre : la taille des os, leur forme, leur orientation et leur proportion les uns par rapport aux autres – il n’y a absolument rien de semblable ! Et on ne parle ici que des os…
Et si vous n’avez pas de radios sous la main, il suffit de lancer une simple expérience de pensée.
Posez-vous la question : est-ce que vous aimeriez vraiment randonner avec une paire de chaussures deux tailles trop petites ? Ou visiter un musée en portant des lunettes aux corrections bien trop fortes ?
Les exemples sont nombreux.
Bernie Clark, expert dans l’art de démontrer l’impact des différences anatomiques, dit par exemple que vous n’iriez pas prendre les médicaments prescrits à quelqu’un d’autre ou que la première chose que vous feriez en vous installant au volant d’une voiture, ce serait de régler le siège et les rétroviseurs.
Et le coup de grâce, pour nous, c’est l’excellent schéma qu’on trouve dans son livre “Votre corps, votre yoga” (qu’on a inséré dans notre article “pourquoi il n’y a pas d’alignements en Strala Yoga”) et qui montre les emplacements possibles de l’appendice.
C’est tout simplement bluffant !
Donc, nous sommes tous différents, ça ne fait aucun doute ! Et bien que cette affirmation n’ait rien de révolutionnaire de prime abord, elle n’est malheureusement pas réellement prise en compte dans la majorité des cours de yoga.
Il n’est pas rare d’assister, en début de cours, à une discussion à se sujet entre le prof et ses élèves. Ces derniers sont généralement invités à écouter leur corps et à adapter les postures. Mais dans les faits, on observe souvent les pratiquants se placer en rang d’oignon et le prof passer entre les tapis en appliquant à tous les mêmes règles d’alignement.
En Strala Yoga en revanche, la notion de variation anatomique est centrale et on la prend vraiment en compte.
Elle implique que chaque individu a sa propre façon de faire une posture et que le rôle du prof est de guider l’élève pour l’amener à trouver la version qui lui convient le mieux.
L’idée c’est de permettre à chacun de créer sa propre pratique à travers l’exploration, le mouvement et une véritable connexion à soi.
Comme le résume très bien Tara Stiles dans son livre “Guiding Strala” : en Strala, on ne s’arrête pas dans les postures pour corriger des “erreurs d’alignement”, on s’y arrête pour explorer, sentir, profiter, trouver son propre alignement ; pour adapter la posture à son corps, et non l’inverse.
3. faire le choix de l’aisance plutôt que celui de l’effort inutile et du passage en force
En parlant de “Guiding Strala”, partons d’un autre constat de Tara et Mike : la plupart des styles de yoga dérivés de l’Ashtanga et du Vinyasa conduisent leurs pratiquants à faire un maximum d’effort, même pour réaliser les choses les plus simples.
L’idée d’une souffrance “nécessaire” pour réussir et progresser n’est jamais très loin.
Et le Strala Yoga, lui, nous ramène à la nature.
C’est ce qu’on entend, lorsqu’on parle de mouvement naturel.
La nature ne travaille jamais plus dur qu’il ne le faut.
Un principe qui rappelle le Taoïsme et ce joli mantra de Lao Tseu : “la nature fait les choses sans se presser, et pourtant tout est accompli”.
Aucun animal ne fournit plus d’effort que nécessaire pour accomplir une tâche. Aucun, excepté l’Homme.
C’est une vraie philosophie du mouvement en soi.
Le choix de la simplicité n’a rien à voir avec de la fainéantise, c’est une façon de bouger sur le tapis (et une philosophie de vie de manière générale) qui permet de conserver l’énergie nécessaire pour accomplir plus de choses et créer une pratique durable.
Le Strala nous montre qu’avec moins d’effort, en bougeant naturellement et en suivant notre intuition, on peut développer plus de force, de souplesse, de mobilité et un vrai bien-être.
Dans notre article “pourquoi le Strala Yoga est si efficace pour gagner en souplesse” on comprend en quoi cette approche faite de douceur et d’aisance est la solution pour débloquer notre souplesse et en quoi le passage en force est un non-sens absolu.
Et puis, il ne faut pas oublier qu’au départ les vertus du yoga sont avant-tout la relaxation, le calme, la détente.
On vient vers le yoga pour se sentir bien.
Et pourtant, il n’est pas difficile de déclencher ce qu’on appelle la “stress response”* pendant un cours de yoga !
Forcer, aller au-delà des étirements qui nous délient, c’est comme avec le sport d’une manière générale une façon d’activer la “stress response”.
Et si ça n’a rien de mauvais en soi (le stress est nécessaire dans certaines conditions), ce n’est pas ce qu’on attend d’une pratique sensée nous relaxer.
Avec la “stress response”, on fait tout le contraire en créant des tensions dont il faudra ensuite récupérer.
*on parle de “stress response” et de “relaxation response” un peu plus bas.
A l’inverse avec le Strala, en restant dans l’aisance, en écoutant son corps ET en tenant compte des informations qu’il nous transmet, on favorise la “relaxation response”.
Et là, on crée une expérience complètement différente.
On peut alors choisir de relâcher le stress et libérer les tensions dans notre corps comme dans notre mental.
Comme l’expliquent Tara et Mike, soutenus par des grands noms de la recherche sur la connexion corps / esprit comme Rudolph Tanzi : en faisant ce choix, on peut littéralement changer notre neurologie et redéfinir l’expression de nos gènes, et se mettre à fonctionner d’une toute autre manière.
Et ils ajoutent : “notre façon de bouger – avec tension ou sans, avec force et agressivité ou grâce et coordination – remodèle notre neurologie et rééquilibre notre microbiote”.
4. le strala yoga active la “relaxation response”, là ou d’autres types de yoga activent la “stress response”
On vient de le voir, il n’est pas rare de sortir d’un cours de yoga plus stressé qu’à l’arrivée.
Pourquoi ? En amenant les pratiquants à forcer pour entrer dans les postures et à y rester immobile de façon prolongée, certains types de yoga favorisent la “stress response”.
Notre corps se retrouve alors inondé d’hormones de stress comme le cortisol et nous prépare davantage à faire face à une menace qu’à nous détendre.
Ce mécanisme éteint notre créativité et notre intuition, et nous éloigne de la relaxation en créant des tensions plus qu’en les déliant.
En Strala Yoga, c’est différent : l’objectif, c’est d’activer la “relaxation response”.
En invitant à se sentir bien tout au long de la séance, à ne pas forcer, à choisir la simplicité et l’aisance dans le mouvement, à adapter les postures et trouver sa propre version pour chacune d’elle, cette pratique nous amène à déclencher une cascade de réactions chimiques responsables d’une vraie détente.
un état de flow permanent
En parlant du Strala Yoga et de sa philosophie du mouvement, il est impossible de ne pas aborder les effets de cette façon de bouger.
Et ici, on peut commencer par évoquer l’état de flow profond que les pratiquants expérimentent très facilement.
Pourquoi ? Parce que la pratique du Strala rassemble toutes les conditions nécessaires à son apparition.
Comme le dit Mihaly Csikszentmihalyi qui a théorisé la notion de “flow”, pour entrer dans cet état il faut que ce qu’on fait soit fortement relié à ce à quoi on est en train de penser.
Et comme le Strala se pratique exclusivement à la sensation – ou en pilote manuel comme on aime le dire – on est constamment connecté à notre corps et à nos ressentis.
Ce que nous faisons (bouger) est parfaitement relié à ce à quoi nous pensons (nos sensations) puisqu’il s’agit de la matière première de notre mouvement.
Voilà pourquoi les pratiquants rapportent souvent une expérience de flow intense lors de leur pratique, avec tout ce qu’elle a d’agréable et de bénéfique pour l’organisme.
On explore le sujet plus en profondeur dans notre article : “pourquoi le Strala Yoga nous plonge autant en état de flow”.
un composant essentiel du strala yoga : le fun
On peut terminer avec un élément très important du Strala Yoga : le fun.
On expérimente en continu, on s’amuse à bouger et à explorer les postures et les transitions qui les relient.
Notre tapis devient un vrai terrain de jeu !
Ça développe notre créativité, notre curiosité et ça booste notre capacité de “problem solving”.
On se questionne et, à la manière d’un grimpeur cherchant le meilleur passage sur sa voie, on essaie de trouver la meilleure façon d’aller d’une posture à l’autre en restant dans l’aisance et la douceur, sans faire plus d’effort que nécessaire.
Et on partage nos réflexions et notre cheminement avec une communauté bienveillante, portée sur l’entraide et le soutien.
Ces échanges nourrissent notre pratique et font partie intégrante de nos cours au studio.
d’où vient le strala yoga ?
Le Strala Yoga nous vient des États-Unis (New York).
Il a été créé dans les années 2000 par Tara Stiles et Mike Taylor, un couple inspirant et inspiré. En combinant les mots “STRength” (force), “bALance” (équilibre) et “Awareness” (conscience) ils ont développé toute une philosophie du mouvement, très vite soutenue par de grands noms tels que Rudolph Tanzi et Deepak Chopra.
Et coïncidence amusante : le mot Strala veut dire en suédois “rayonner” et s’emploie également pour décrire un grand sourire !
Ensemble, ils vont créer une pratique reconnectée à l’intention première du yoga : amener de l’équilibre.
Pleinement ancré dans notre époque et dans le réel, pragmatique et surtout adapté aux besoins du monde occidental en mal de mouvement et de temps calmes, le Strala Yoga peut aujourd’hui être envisagé comme la prochaine étape de l’évolution du yoga.
Son attention portée sur l’aisance, la douceur, le retour à soi et à ses propres ressentis établissent la trajectoire du Strala et verrouillent ce retour à l’équilibre pour un Homme moderne plongé dans une vie qui va à mille à l’heure.
en quoi le strala yoga est-il différent ?
1. Le Strala Yoga est un yoga simple, ancré dans le monde d’aujourd’hui.
Pas d’appropriation culturelle, pas de discours hors-sol, c’est l’anti-dérive “New Age”.
On est dans le mouvement, le bien-être sans chichi, la simplicité.
De prime abord, on pourrait décrire le Strala comme défait de la part spirituelle du yoga mais à mesure que l’on pratique, on se rend vite compte que cette connexion à soi, à son corps et à ses sensations génère quelque chose de profond.
Comme une spiritualité simple, authentique et qui émerge de l’intérieur. Bien loin de celle qu’on rencontre souvent dans le monde du yoga aujourd’hui et qui s’impose de l’extérieur.
Elle est la conséquence de la pratique, propre à chacun, au-delà des dogmes et de la superficialité.
***
2. Ensuite, ce qui marque le plus vite est sans aucun doute l’absence d’alignement.
Les règles d’alignement strictes et rigides qui supposent que nous sommes tous faits pareil n’ont pas leur place dans un cours de Strala Yoga.
Plutôt que de suivre à la lettre des consignes arbitraires, le pratiquant est invité à explorer, sentir, s’approprier les postures et créer sa propre façon de bouger.
C’est le meilleur moyen d’apprendre à écouter son corps et à découvrir son potentiel et ses limites.
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3. On en vient à noter que le Strala Yoga amène ainsi beaucoup de liberté au pratiquant, ce qui surprend parfois les nouveaux élèves venant d’autres styles de yoga comme le Vinyasa ou l’Ashtanga.
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4. Comme on le voyait ensemble un peu plus haut, ce qui diffère avec le Strala Yoga, c’est aussi l’intention derrière notre pratique et ce qu’on vient chercher sur le tapis – avec les notions de “relaxation response” et de “stress response”.
On choisira la voie de la douceur et de l’aisance plutôt que le passage en force. On préfèrera créer de l’espace et relâcher plutôt que de brutaliser son corps et se lancer dans un combat dont personne ne sortira gagnant.
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5. Enfin, en Strala Yoga, on parle plutôt de guide que de professeur.
C’était pour Tara & Mike le moyen de se défaire de la notion de supériorité induite par le terme “professeur”.
Avec le mot “guide” on retrouve l’idée d’accompagner les élèves dans leur pratique et de les encourager à explorer le mouvement, les postures et la connexion à soi.
Ils se placent comme support, interviennent quand c’est nécessaire et laissent beaucoup d’espace aux pratiquants pour vivre leur propre expérience.
Comme le dit Tara : “c’est exactement comme quand on grimpe une montagne : le guide vous indique par où passer, comment éviter la crevasse, quand faire une pause et s’assure que tout se fasse en sécurité. Le guide connait parfaitement la montagne et fais le chemin avec les randonneurs”.
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