L’anxiété se cache dans nos mauvaises habitudes, et c’est une des raisons pour lesquelles on peine à réaliser qu’on en a.
C’est une métamorphe digne des plus belles épopées d’Homère !
Une créature sans forme ni contour dont le nom lui-même peine à nous évoquer quelque chose de précis.
Très souvent, quand on parle d’anxiété, une grande partie des gens commence par s’exclure.
Ils ne sont pas anxieux, ça va.
Ils sont un peu stressés, comme tout le monde, mais l’anxiété « c’est un peu fort », ça ne décrit pas vraiment ce qu’ils vivent.
Et puis, en expliquant comment l’anxiété peut prendre forme dans notre semaine, ça fait tilt.
« Ah ça fait ça l’anxiété ? Ah ben si, j’en ai alors ! »
Stress, anxiété, dépression, les grands termes des moments difficiles n’évoquent pas la même chose chez tout le monde. Et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles bon nombre d’études en psychologie ont abouti à des gloubi-boulgas dont on ne pouvait rien extraire. Le même ressenti pouvait être pris comme du stress chez certains, de l’anxiété chez d’autres…
Nous généralement, pour parler d’anxiété, on aime bien commencer par préciser que ce n’est pas quelque chose qu’on a ou qu’on n’a pas, comme un interrupteur qui serait sur ON ou sur OFF.
Il s’agit plutôt d’un curseur.
On peut être légèrement anxieux, très-très anxieux, ou quelque part entre les deux.
En fait, dès qu’il y a de l’incertitude, il y a de l’anxiété.
Et comme on ne peut pas prédire l’avenir, il y a toujours de l’incertitude.
C’est parfaitement bien cristallisé par la philosophie zen : la seule constante dans notre monde, c’est que rien n’est constant.
On peut aussi le voir ainsi : la seule chose qui ne change pas, c’est que tout change.
Et ça, l’être humain (dont le mental adore se promener dans l’avenir), ça le chatouille.
Et alors, pourquoi les mauvaises habitudes ?
Souvent, pour décrire nos mauvaises habitudes simplement, on les présente comme des automatismes qui nous amènent vers un plaisir à conséquences.
On cherche un réconfort, une pause, un moment agréable, et on s’oriente vers quelque chose qui nous en apporte mais à un certain prix, d’une part, et d’autre part, pas de manière durable.
C’est un fix momentané en quelque sorte, et on y revient très facilement par une espèce d’attache qu’on ne contrôle pas totalement.
Voilà comme elle fonctionne.
On a un point de départ comme une frustration, un mal-être ou encore un sentiment de solitude – et donc un déclencheur vers une recherche de récompense.
Derrière, pour y répondre, on a une multitude de façons très simples et rapides de satisfaire cette recherche que le cerveau a déjà classées selon leur efficacité.
Mais le hic, c’est que notre cerveau est un poil trop pragmatique.
Pour lui, une solution efficace, c’est une solution qui règle le problème ici et maintenant, point barre.
Le long-terme, les conséquences, il s’en fout. Si c’est efficace et rapide, c’est tout ce qui compte.
Donc, dans ce classement, on ne va malheureusement pas retrouver la méditation, la lecture, la marche en pleine nature et tout ce qu’on essaie généralement de mettre en place pour se sentir bien…
Mais plutôt tout ce qu’on essaie d’éviter ! Les gouters réconforts, les sessions télé à rallonge, les immersions dans les jeux vidéos à n’en pas voir le temps passer, etc.
La libération de dopamine, qui nous fait nous sentir bien (ou mieux dans notre cas) est beaucoup plus forte et immédiate avec Instagram ou un paquet de chips qu’avec un bon roman.
Donc concrètement, c’est un non-match.
Si vous devez enfoncer une vis et que vous avez le choix entre une visseuse et une pointe de couteau, vous n’allez pas hésiter longtemps. En fait, il se peut même que vous ne pensiez même pas au couteau comme une option potentielle.
Et bien votre cerveau sera aussi sûr de lui quand il choisira votre téléphone plutôt qu’une session de respiration par exemple.
C’est pour ça qu’une mauvaise habitude tient si facilement
Plus vous irez mal, plus vous y serez projetés, parce que plus vous irez mal, plus votre recherche de récompense sera pressante, et plus vous serez pris par l’effet « visseuse vs pointe de couteau ».
Du coup, il n’y a pas que les éléments de l’habitude en elle-même qui entrent en compte.
Il y a également (et surtout) l’anxiété, par le biais du stress au travail, d’une journée frustrante ou encore d’un coup de mou.
Et notre lien anxiété – mauvaises habitudes est fait.
Quand quelque chose ne va pas, et jusqu’ici on a parlé de mal-être, de solitude et de frustration, on enclenche la recherche de récompense.
Sans surprise, l’anxiété est un excellent déclencheur de recherche de récompense. L’inconfort qu’elle crée peut lui-même engendrer une certaine frustration, un sentiment de solitude ou un mal-être plus ou moins profond.
Et comme l’anxiété est déclenchée par l’incertitude, et que l’incertitude est omniprésente dans notre vie d’être humain…
On mange des cookies en rentrant du travail, on scotche notre téléphone au lieu d’avancer sur autre chose, on zappe le yoga pour rester devant la télé…
En fait, on se retrouve dans un véhicule avec une pédale d’accélérateur sur laquelle on peut lire « ANXIÉTÉ », à slalomer entre des plots « mauvaises habitudes ».
Plus on va vite, plus on se les mange, et comme on a le pied sur la pédale, on ne peut pas lire l’inscription « ANXIÉTÉ ».
Ainsi, on ne sait pas que c’est de ce côté-ci qu’il faut se pencher pour gérer nos élans contreproductifs du moment et on se retrouve à vouloir solutionner le problème en essayant de tourner le volant plus vite plutôt qu’en ralentissant tout simplement.
Par chance, il est possible d’éditer le classement !
La solution idéale, ce serait d’amener notre cerveau à revoir son classement.
Et par chance, c’est possible ! (*Samba de Janeiro*)
C’est quelque chose qu’on a adoré apprendre à faire avec Judson Brewer notamment, l’auteur de l’excellent livre Unwinding Anxiety qu’on vous recommande chaudement, et qu’on a mis au cœur de notre accompagnement Nourish.
On a carrément créé un guide pour faire ce travail de « reprogrammation » et amener le cerveau à se porter automatiquement vers des options réconfort plus durables et efficaces.
Le travail à faire est passionnant, très instructif, et vraiment efficace.
Vous pouvez le faire en autonomie en partant du livre de Jud Brewer, ou vous pouvez le faire avec nous en rajoutant à l’occasion un accompagnement personnalisé et notre expérience (la gestion des mauvaises habitudes est un pilier de la prise en charge de Rémi depuis plusieurs années avec son activité de coach nutrition).