Aujourd’hui, j’ai envie de te parler d’un sujet qui, en tant que professeur de yoga, est particulièrement important pour moi : celui des sensations.
Les sensations constituent notre interface avec le monde.
Nous percevons l’extérieur d’abord grâce à nos sens. Ils nous permettent de capter l’environnement qui nous entoure et de nous connecter à la réalité.
Ils sont étalonnés sur une norme, et sont nos premiers indicateurs lorsqu’un danger se présente : un bruit ou une odeur bizarres nous alertent immédiatement que quelque chose cloche.
D’ailleurs, la privation sensorielle, quelle qu’elle soit, bouleverse notre perception et nous oblige à créer de nouveaux repères ; d’autres sens prennent alors le dessus pour compenser le manque.
Le monde extérieur nous apparaît donc au travers de nos 5 sens.
Et le monde intérieur, lui, se manifeste à travers nos sensations.
Le moyen de communication de notre corps
Les sensations permettent à notre corps de communiquer avec notre mental, et inversement.
Elles nous informent notamment quand quelque chose ne va pas : la douleur ou l’inconfort indiquent un déséquilibre qui peut être d’ordre physique, psychique ou énergétique.
Les sensations traduisent également nos émotions : nous avons tou.te.s expérimenté les nausées et maux de ventre dans une situation de stress, la gorge serrée par la tristesse, les bouffées de chaleur liées à la colère ou le cœur qui palpite dans un état de joie intense.
Les émotions que nous refoulons au fond de nous parce que nous ne voulons pas les réveiller et y faire face finissent par se cristalliser dans le corps et à créer des douleurs, des pathologies ou des blocages physiques : « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime ».
Le problème, c’est que nous accordons de moins en moins d’importance à nos sensations.
Nous considérons notre corps comme une machine et ne lui accordons aucun répit.
Nous le poussons toujours plus loin, parfois même bien au-delà de ses limites.
Nous ignorons volontairement les signaux qu’il nous envoie car ils contrecarrent souvent les plans que notre mental a imaginé, ce qui finit par créer une rupture complète entre les deux.
Oui mais voilà, le corps trouve toujours un moyen de s’exprimer.
Au début, les signaux sont à peine perceptibles, puis ils deviennent de plus en plus conséquents, jusqu’au point où on ne peut plus les ignorer : syncope, malaise, ou maladie grave nous obligent de force à rétablir la connexion qui a été interrompue.
Et à ce stade, il est parfois déjà trop tard et on ne peut plus faire machine arrière.
Alors, il est essentiel d’apprendre à écouter son corps.
Car comme le dit très justement ce mantra tibétain : « Si tu écoutes ton corps lorsqu’il chuchote, tu n’auras pas à l’entendre crier ».
Le révélateur de notre intuition
Les sensations révèlent notre intuition.
Tu en as sûrement déjà fait l’expérience, en rencontrant une personne que d’emblée tu « ne sens pas » alors que tu ne la connais absolument pas.
Ou au contraire, en constatant une connexion immédiate avec quelqu’un alors que c’est la première fois que vous vous voyez !
Cette « première impression » se dessine d’abord dans notre corps, et notamment dans notre ventre, avant-même que notre mental entre en jeu.
Et la plupart du temps, elle est juste.
Mais à nouveau, une fois le mental entré dans l’équation, il joue les trouble-fête et s’amuse à remettre en question nos sensations.
Combien de fois t’es-tu retrouvé en mauvaise posture en te disant « au fond, je le savais » ?
Encore une fois, les signaux du corps ont été mis sous le tapis, et l’intuition court-circuitée par un mental rationnel et cartésien.
On le sait désormais, l’intuition se travaille, et cela passe encore une fois par l’écoute du corps.
Apprendre à écouter
Apprendre à écouter son corps, c’est un peu comme apprendre une nouvelle langue : au début, c’est compliqué et on ne comprend pas tout ; et puis au fur et à mesure, ça devient de plus en plus facile et on finit par saisir des choses qui nous échappaient complètement au début.
Pour se reconnecter à ses sensations, rien de tel que le yoga ! D’ailleurs, le mot « yoga » vient du terme sanskrit « yuj » qui signifie « union », notamment celle du corps et de l’esprit.
Au contraire d’autres pratiques physiques qui nous poussent à aller toujours plus loin, l’objectif du yoga est de trouver le confort et la stabilité dans chaque posture.
Mais comme pour tout le reste, ce n’est pas inné et cela nécessite de l’apprentissage.
Et ce d’autant plus quand, fidèle à ses habitudes, notre mental s’en mêle et nous pousse à aller plus loin, trop loin !
A nouveau, c’est notre corps qui va nous rappeler à l’ordre : une douleur qui s’installe et impacte notre quotidien, une blessure qui nous contraint à interrompre notre pratique et à faire marche-arrière, autant de manifestations qui nous obligent à faire plus attention et à respecter nos limites.
La pratique du yoga nécessite également de mettre notre égo de côté, d’arrêter de se comparer aux autres et de rechercher systématiquement la performance.
Et quand on y parvient, c’est là que la magie opère !
Sans le filtre du mental, le corps peut alors s’exprimer librement et surtout, il peut enfin faire entendre sa voix !
Pour faire tes premiers pas, je te recommande tout particulièrement le Yin Yoga et le Strala Yoga qui mettent l’accent sur l’écoute et la compréhension du corps, de son potentiel et de ses limites.
La méditation est également un super outil pour affiner ses perceptions en reprenant conscience de l’état du corps et de celui du mental.
Tu peux d’ailleurs retrouver une séance dédiée spécialement aux sensations dans le programme « 7 jours pour méditer ».
En conclusion, les sensations sont une formidable source de connaissance de Soi et du monde qui nous entoure.
Apprendre à les décrypter permet de se reconnecter à son corps et à son intuition, à leur accorder plus d’importance et surtout, à leur faire confiance !
Gwen.