La science derrière les bonnes résolutions

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Nous y voilà ! L’air se rafraichit, Noël est passé, l’année se termine…  Et cela ne signifie plus qu’une chose : les bonnes résolutions arrivent ! Et avec elles l’éternelle opposition entre les pros et les contres.

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours entendu des gens dire avec un certain pessimisme que les bonnes résolutions étaient au mieux un non-sens, au pire une pratique idiote.

Et à chaque fois, dans la discussion qui suivait, chaque camp avait sa propre liste d’exemples.

Les « pour » avaient des amis qui… et les « contre » avaient des collègues qui…

Et tout ça donnait l’impression qu’en fin de compte, les bonnes résolutions étaient une sorte de croyance. On y croit ou on n’y croit pas…

Mais pourtant, c’est indéniable, beaucoup ont réussi à tenir des résolutions fantastiques et clairement impactantes au regard de leur vie. Qu’il s’agisse d’un arrêt du tabac, d’un revirement de mode de vie spectaculaire, du début d’une pratique sportive qui fait maintenant partie intégrante de leur quotidien, de l’apprentissage d’une nouvelle langue qui les a vus voyager ou même déménager à l’étranger…

Mais à cela les anti-résolutions diront qu’il y a autant de réussites que d’échecs, qu’ils ont des tas d’exemples autour d’eux qui, chaque année, renforcent l’idée que les bonnes résolutions sont en réalité vouées à l’échec.

Et il n’ont pas tout à fait tort puisqu’environ 60% des résolutions prises début janvier durent dans le temps et se concrétisent en véritable changement.

Ça fait donc tout de même 40% d’échec…

OU 60% DE RÉUSSITE ! Et avec le nombre de personnes qui prennent de bonnes résolutions tous les ans, c’est tout simplement énorme !

C’est bien plus qu’à n’importe quel autre moment dans l’année ! Et dans cet article, nous allons voir pourquoi en janvier plus que le reste de l’année, nous entreprenons et nous négocions des changements aussi impactants.

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Les bonnes résolutions bancales, un échec programmé

Et si je te disais qu’on pouvait très facilement savoir à l’avance si une bonne résolution allait tenir ? Qu’il y a quelque chose qu’on retrouve chez ceux qui réussissent, et qui manque chez ceux qui se vautrent ?

Je l’explique presque tous les mois dans mon atelier dédié à la motivation et à la création de nouvelles habitudes : tout est une question d’habitude.

La motivation, C’EST UN PIÈGE !

A chaque fois qu’on peine à mettre quelque chose en place dans notre vie, on pense très vite qu’on manque de motivation.

Et donc qu’il nous en faut tout simplement plus.

Mais voilà ce qui se passe réellement chez nous quand on s’attaque à un nouveau projet, qu’on souhaite pratiquer le yoga plus régulièrement ou apprendre à jouer d’un instrument : tous nos grands résultats reposent sur nos habitudes.

Comme disait Aristote…

Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. L’excellence n’est donc pas une action mais une habitude.

Si ça ne devient pas une habitude, c’est perdu d’avance !

Poser un objectif sur le calendrier, ça ne fait pas avancer. Si je me donne 4 mois pour réussir une posture acrobatique sans convertir cette envie en habitude, je ne vais avoir qu’un jalon à l’horizon.

Je n’aurai rien qui me fasse passer à l’action. Pire ! J’aurai gagné un mécanisme pro-procrastination ! Parce que si ce n’est pas une habitude, ça veut dire qu’il me faut fournir un effort pour me lancer sur une séance d’entrainement. Et si j’en suis resté à « dans 4 mois, je sais faire cette posture acrobatique », mon cerveau en proie à la résistance va très facilement décliner la séance en se disant : « j’ai encore 3 mois et 30 jours, je suis large ».

Sauf que ça, on peut se le dire indéfiniment, et se réveiller à 2 semaines de la date limite, pile à temps pour s’avouer vaincu.

Vraiment : si ça ne devient pas une habitude, c’est perdu d’avance…

Parce qu’y aller à la motivation sans une once d’automatisme, c’est trop dur, c’est parce qu’en se reposant sur une habitude, C’EST HYPER SIMPLE !

Imagine, si on pouvait donner le même potentiel à une habitude comme apprendre l’anglais 15 minutes tous les matins que celui de nos vilains réflexes comme fumer, grignoter en rentrant du travail ou encore se ronger les ongles, on serait tous bilingues.

Nos mauvaises habitudes ont clairement quelque chose à nous apprendre! Et dans mon atelier, on fait justement un calque de ces mauvais automatismes pour créer de nouvelles habitudes saines.

Je ne peux pas t’en livrer le contenu en quelques lignes mais ce que je peux te dire là, maintenant, pour bien comprendre le problème avec nos résolutions qui ne tiennent pas sur la durée, c’est qu’une habitude est une réponse automatisée à un problème qu’on rencontre souvent.

Si notre cerveau fait face au même problème plusieurs fois de suite, et qu’il finit par trouver une solution efficace, qui ne lui demande pas trop d’énergie ni d’attention, il va la consolider et en faire une réponse automatique.

Il cherche constamment à s’économiser en automatisant le maximum. Il lui faut un peu de temps, mais il peut compacter des tâches très complexes et une sorte de petit programme très léger, qui ne prend pas de place et qui ne demande que très peu d’énergie.

Regarde la différence entre ta première heure de conduite dans une auto-école et aujourd’hui. Tu pouvais à peine gérer les pédales, les vitesses et le volant, encore moins regarder autour de toi et faire pleinement attention à ce que le moniteur te disait, et aujourd’hui tu peux penser à plein de choses, tenir une discussion, écouter de la musique… Tu peux même te tromper de route et aller machinalement au boulot ou faire tes courses parce que tu es trop concentré(e) sur autre chose.

Si conduire te demandait autant d’énergie qu’à ta première heure de conduite, tu arriverais complètement HS au travail, tu reviendrais KO de ta journée, tu ferais une pause en arrivant au supermarché, etc.

Le geste a été automatisé pour ne plus te demander autant d’effort.

D’ailleurs, si tu as déjà eu à conduire à gauche, tu as pu avoir une petite idée de l’énorme effort de concentration que demande une tâche comme conduire, et donc de l’incroyable économie faite par l’automatisation de la conduite.

Et c’est pareil pour nos lacets par exemple. Il n’y a qu’à voir un petit lacer ses premières chaussures pour comprendre qu’on gagne beaucoup avec l’automatisation de ce geste. La demande de concentration est très forte à cet âge alors qu’aujourd’hui, on ne sait même plus qu’elle chaussure on a lacée en premier tellement le geste est simple et automatique.

Pourquoi les mauvaises habitudes tiennent si facilement ? Parce qu’elles sont des réponses ultra simples pour notre cerveau.

  • Stress → fumer
  • Stress → manger un paquet de gâteaux
  • Inertie/ennui → jouer sur son smartphone
  • Attente → faire défiler son feed Instagram

 

Si on veut les changer, on doit donc trouver quelque chose qui puisse rivaliser sur le plan de la simplicité, car notre cerveau n’en a que faire des conséquences à long-terme de ces solutions, il veut régler le problème maintenant.

Effectivement, composer une chanson au piano détend. Mais si notre cerveau se retrouve en proie au stress de manière assez forte, il va davantage opter pour un bon grignotage en règle. La libération de dopamine va être plus franche, plus rapide, plus réconfortante…

Voilà un bon début de réponse :

1) Pour jouer sur le long-terme, il faut tabler sur l’habitude

2) Et pour qu’une habitude prenne, il nous faut quelque chose de très simple et d’efficace

Elle ne doit pas nous demander de motivation, elle doit se faire toute seule.

Surtout que notre motivation est une ressource qui n’existe qu’en très faible quantité.

Elle ne nous permet pas tout, on ne peut pas soulever des montagnes tous les soirs en rentrant d’une bonne journée de travail.

Concrètement, si on remonte une rue en pente, il ne faut pas en attendre plus qu’une légère poussée dans le dos.

La motivation ne nous fera jamais arriver en haut en petite foulée, et c’est pourtant ce qu’attendent tous ceux qui échouent avec leurs bonnes résolutions.

La voilà notre distinction entre ces 60% de résolutions qui tiennent sur la durée, et les 40% d’échec.

Si la bonne résolution est transformée en petite habitude très simple à prendre au quotidien, elle rejoint le camp des 60%.

Si en revanche elle est assumée en se retroussant les manches et en fonçant, armée de l’élan de motivation pris au Réveillon (avec peut-être un léger coup dans le nez), elle ne tient pas deux semaines.

D’ailleurs, vous l’avez surement vu si vous fréquentez une salle de sport : la première moitié de janvier est une sorte de saison touristique, une invasion de nouveaux membres, et le reste de l’année fait office d’hors-saison, de période calme pour les riverains.

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Les résolutions, objectivement

L’échec des bonnes résolutions, ce n’est donc pas un problème d’efficacité du principe de prendre des résolutions au Nouvel An mais un problème de méthode une fois la résolution prise.

Et les barrières qui font chuter les optimistes au mois de janvier sont les mêmes que celles qui les font chuter le reste de l’année. J’ai les mêmes conseils à donner à celles et ceux qui souhaitent prendre de bonnes résolutions cette année qu’aux personnes qui s’inscrivent à mon atelier sur la motivation et la création de nouvelles habitudes de février à décembre.

Le fait de prendre de bonnes résolutions n’a rien d’idiot, il n’y a aucun non-sens derrière.

Tous les grands accomplissements se sont produits après avoir été décidés.

Donc profiter d’un rituel qui nous fait prendre ce genre de décisions, c’est tout bénéf, non ?

Surtout que nous allons le voir, le 1er janvier a quelque chose de très spécial. Un effet vraiment propre sur l’être humain qui a été parfaitement expliqué par la science.

Ce que nous dit la science du timing

Depuis quelques dizaines d’année, l’étude du timing de l’être humain prend de plus en plus d’ampleur et s’est aujourd’hui transformée en véritable champ de recherche.

L’observation de notre fonctionnement tout au long de la journée nous a livré de passionnantes révélations !

Si tout a commencé par l’étude du rythme circadien (notre horloge interne) et de son impact sur le sommeil ou encore plus généralement, sur la dynamique hormonale, nous sommes aujourd’hui en mesure de déterminer son impact sur notre humeur, notre logique, notre créativité, notre attention, bref, absolument toutes nos aptitudes !

Pour les plus curieux d’entre vous, je vous recommande vivement la lecture du livre « When » de Daniel Pink.

On y apprend beaucoup sur notre timing personnel, les différences d’un individu à un autre et ce qu’implique en profondeur le fait d’être un lève-tôt ou un lève-tard. Et ce à l’échelle d’une journée, MAIS PAS QUE !

Pink nous explique que l’être humain a un rapport très particulier avec les débuts, les fins et les « midpoints » de périodes pouvant compter plusieurs mois. Et ses explications sur l’effet « fresh start » sont bluffantes.

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L’effet « fresh start », le super pouvoir des résolutions

A la base de cette découverte, il y a un constat : nous nous lançons plus facilement à l’occasion de débuts. Débuts d’année, débuts de semaine, débuts de mois, premier jour anniversaire, etc…

Le mot « diet » est par exemple beaucoup plus présent dans les recherches Google en début d’année (+82%) et en début de semaine (+14%).

De manière encore plus convaincante, une étude menée sur les infrastructures sportives d’une université américaine nous a apporté d’excellentes observations. Par exemple, les étudiants ont fréquenté la salle de sport mise à leur disposition 12% plus souvent en début d’année. On a également noté une augmentation de 8% les premiers jours d’anniversaire, 14% en début de mois, 33% en début de semaine, 47% en début de semestre !

L’effet Fresh Start, concrètement, nous apprend que certaines dates du calendrier sont plus significatives que d’autres, et que nous nous en servons pour « démarquer le passage du temps », pour mettre fin à des périodes et pour en commencer de nouvelles avec « un tableau remis à zéro ».

De véritables points de repères temporels sur la frise de notre vie, au même titre que des bornes pour délimiter des tronçons d’une route.

Et ces repères ont deux fonctions bien distinctes :

1) Ils permettent d’ouvrir une nouvelle « comptabilité mentale » de la même manière qu’une entreprise clôture ses livres de compte à la fin d’une année fiscale et ouvre un nouveau registre pour la nouvelle année.

Cette nouvelle période nous offre la chance de recommencer de zéro et de nous déconnecter de nos erreurs passées ainsi que de nos imperfections. De plus, cela booste notre confiance quant à notre nouveau moi, plus élaboré que le précédent. Fortifié par cette confiance, nous nous comportons mieux que par le passé et nous nous battons avec plus de hargne, avec une nouvelle motivation plus robuste.

2) Ces repères temporels nous permettent de faire pause, de dézoomer et de voir à plus long terme. Ils nous proposent une vue d’ensemble, un panorama de nos vies. Et de cette manière, ils nous concentrent davantage sur la poursuite de nos objectifs.

Ils nous permettent de monter tout en haut du mât, de prendre un maximum d’informations en profitant d’un point de vue dégagé que nous perdons une fois redescendu sur le pont pour manœuvrer notre vie de tous les jours.

Et le Jour de l’An est un des repères temporels les plus évidents.

Il représente depuis très longtemps maintenant un point de passage, une carte à jouer dans notre parcours, une munition très spéciale de notre arsenal productif.

Nous tournons la page du calendrier, nous remisons notre agenda pour en démarrer un nouveau, vierge, qu’on se sent à même de remplir différemment, avec plus de vigueur et d’application. Nous ouvrons un nouveau livre de compte !

Et tout ça se passe, bien que les résolutions du Nouvel An fassent figure d’incontournables de notre culture, sans que l’on en ait véritablement conscience. Nous sommes complètement aveugles à ce mécanisme psychologique désormais étudié et connu de nos chercheurs.

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Un effet bonus : l’effet de groupe

En démarrant 2021 avec des résolutions, nous allons faire partie d’un groupe, le groupe des celles et ceux qui ont pris des résolutions.

Quant on prend du recul et qu’on observe l’Homme dans environnement et son histoire, on relie très souvent ses comportements avec un fil de logique.

Et c’est le cas avec cet effet de groupe qui va se déclencher en janvier.

Les être humains œuvrent rarement seuls. La plupart de ce que nous faisons au travail, à l’école et même à la maison, nous le faisons de concert avec d’autres personnes.

Et d’une manière plus générale, avec encore plus de recul, notre capacité à survivre, et même simplement à vivre, dépend de notre capacité à nous regrouper et nous coordonner.

En groupe, nous allons manœuvrer avec nos compétences et notre envie, et nous allons également former une entité globale qui va nous pousser au derrière dès le 1er janvier !

Renforcer ce sentiment d’appartenance à un groupe en nous connectant davantage aux autres, surtout sur les premières semaines, peut représenter un boost non négligeable ! C’est une véritable méthode dopante !

Et maintenant !

Plusieurs choses ! Tout d’abord, cet article est une sorte de première partie, qui sera suivi d’une seconde beaucoup plus axée sur l’aspect pratique de la création de nouvelles habitudes.

Nous verrons comment créer une habitude qui dure en cochant toutes les bonnes cases et en identifiants les dangers et les fausses bonnes idées.

Si tu n’es pas encore inscrit(e), tu peux rejoindre notre newsletter en cliquant juste ici, nous enverrons un petit mot à la sortie de ce tuto « créer de nouvelles habitudes ».

Ensuite, avec Gwen, nous sommes très heureux de t’annoncer notre premier atelier sur Flow Life ! J’animerai en janvier mon atelier sur la motivation et la création d’habitude pour les flow lifers. Pour connaitre la date et t’inscrire en avance, là encore, tout passera par la newsletter, Facebook et Instagram.

Enfin, si le yoga fait partie de tes objectifs, tu peux nous rejoindre sur le studio en ligne et pratiquer avec nous ! Nous publions un nouveau cours chaque semaine et nous animons deux lives (le vendredi et le dimanche). Tu peux également échanger avec les autres membres de la communauté et profiter de nos guides pdf.

Rémi.

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