Comment trouver du temps pour lire davantage ? Pour méditer quelques minutes chaque jour, pour sortir marcher tous les soirs, pour faire du yoga plusieurs fois par semaine, pour passer plus de temps avec les précieux sourires de notre cercle proche…
Prendre de nouvelles habitudes, construire de chouettes routines, faire de nos essentiels une priorité, ça demande forcément du temps.
Il faut l’envie, il faut l’idée, mais une fois la direction trouvée, on ne peut se mettre en marche qu’avec des minutes au compteur.
Suivre ses envies, dérouler le fil du potentiel de sa vie, ça nécessite plusieurs ressources, et aujourd’hui nous allons parler de celle qui fait très souvent défaut aux plus beaux élans : le temps.
Trouver du temps pour les choses qui comptent demande d’observer, d’analyser, de prendre du recul, de comprendre comment notre cerveau va déformer des pans tout entiers de notre réalité, et surtout d’identifier les pièges à temps libre de notre vie moderne.
Un vrai parcours qui soulignera plus d’une fois l’intérêt de se recentrer, de regrouper sa vie et de penser la dimension finie de notre disponibilité et de notre attention.
Un plan de route dont nous allons mettre en lumière les grands points de passage, à commencer par une première balise d’importance : le biais de confirmation.
Le biais de confirmation
Voici la règle numéro 1 pour toute quête vers plus de temps pour les choses qui comptent : « plus on pense qu’on n’a pas de temps, moins on en voit ».
L’idée derrière ça ? Le biais de confirmation.
Partir du principe que « nous n’avons pas le temps », c’est planter un piquet autour duquel notre cerveau va tourner.
Si on s’en convainc, alors le cerveau va relever en priorité les informations qui le confirment.
Comme le champion du monde de la mauvaise-foi qu’il peut parfois être, il ne va souligner que ces moments de rush qui nous font dire : « non, décidément, je n’ai vraiment pas une minute à moi ».
En oubliant par exemple les 20 minutes que nous venons de passer sur Instagram à scroller notre feed sans réel but ni conscience du temps qui passe.
En oubliant, par exemple, qu’avant Instagram nous étions sur YouTube, à regarder un tutoriel pour le boulot, et que nous avons dérivé de vidéos en vidéos pendant bien 15 minutes.
En oubliant aussi que nous avons passé 15 minutes sur un jeu, 10 minutes sur un article qui nous a plus captivé par son titre qu’intéressé par son contenu, et que nous n’aurions peut-être jamais choisi de lire délibérément si nous avions eu 10 minutes devant nous.
La règle numéro 1 quand on veut trouver du temps pour les choses qui comptent, c’est de partir du principe que du temps, on en a.
On pense facilement ses journées remplies à craquer.
On pense les terminer en faisant rentrer chaque bloc de temps à un cheveu près, et on n’imagine pas une seconde qu’elles puissent accueillir quoi que ce soit d’autre.
Et pourtant…
Si un imprévu nous tombe dessus, on se retrouve le soir dans son lit en ayant mangé, en ayant assuré l’essentiel, avec peut-être quelques minutes de retard mais certainement pas dans un chaos total.
Cette impression d’être sur le fil avec son planning, c’est un leurre du cerveau, et on peut facilement l’éteindre avec un petit tour de passe-passe.
Si on se persuade qu’on a du temps, si on inverse cette base du « je n’ai pas une minute à moi », on donne à notre cerveau une chasuble et on le fait jouer dans notre équipe.
Pour reprendre l’image du piquet, on le plante désormais dans la zone de la disponibilité pour que le cerveau tourne autour.
On prend la carte du biais de confirmation dans notre main et on en fait la pièce maitresse de son jeu.
Notre cerveau va se mettre à relever en priorité les informations qui vont confirmer que nous avons bel et bien du temps, et notre appréciation de la semaine va radicalement changer.
Nous allons commencer à voir plein de petits créneaux, à mieux cerner les pertes de temps superflues et les gouffres à temps libre.
Nous allons commencer à nettoyer la lunette à travers laquelle nous percevons notre planning.
Le tracker de temps, un exercice intéressant
Mais pas tout puissant. Vous allez voir pourquoi.
La base de cet exercice, c’est d’amener plus de conscience sur notre façon de dépenser notre temps en remplissant une sorte de planning après coup.
On va découper la journée en demi-heures ou en quarts d’heure, et on va noter tout ce qu’on a fait pour faire apparaitre la gestion de notre budget « temps ».
On peut ainsi facilement déceler les pièges à temps bien planqués dans notre angle mort et dont on n’avait donc absolument pas conscience.
Temps off sur le canapé en rentrant du travail qui dépasse largement la pause, et qui a de vrais airs de crash passifs et démesurés, temps de jeu en ligne qui pointent au top 3 des plages horaires de notre journée, etc.
Avec cette méthode, on peut aussi identifier des créneaux faciles à récupérer ou encore des automatismes qui nous coûtent plus qu’on ne le pensait.
Ça peut être un générateur de prise de conscience très efficace !
…mais ça, c’est sur le papier.
Les failles
Dans les faits, cet exercice multiplie les failles.
Il est très intéressant, et très franchement, ça ne coûte rien d’essayer.
Mais c’est une vraie passoire. Vous allez vite réaliser, même en tenant un tracker au quart d’heure, que certaines activités ne seront pas listées car trop furtives, alors qu’elle prennent tout de même beaucoup de temps au total sur la journée.
Il n’y a qu’à vérifier son utilisation quotidienne ou hebdomadaire du téléphone pour le comprendre.
On ne mettra pas Instagram sur un créneau de tracker et pourtant, nous y passons un temps total par jour qui mérite d’être compté dans notre dépense de temps.
C’est même parfois un top 5 !
Si vous êtes sceptiques, mettez-vous en tête la dernière statistique à jour pour le temps d’utilisation de smartphone en France : 1h40 par jour.
1h40 c’est presque 100 pages d’un bouquin, c’est 2 séances de yoga, c’est plus qu’il n’en faut pour un projet de reconversion professionnelle avec une formation à faire chez soi après le boulot.
C’est largement assez pour une passion chronophage comme le travail du bois, le jardinage, la cuisine gastronomique, l’écriture d’un roman…
Même des gamers assumés éteindront leur console avant ça !
Les transitions
Avec ce tracker, en plus des activités bien cachées dans la zone d’ombre des mini-créneaux, d’autres infos resteront également invisibles : les transitions.
C’est un des plus gros dangers pour notre temps libre.
Et en automatisant nos activités qui prennent place sur une base quotidienne dans notre vie (celles qu’on est sûr de retrouver tous les jours), on limite drastiquement la casse.
C’est comme mettre une muselière à un dragon.
On craint autant ses flammes qu’on profite de son clouage de bec.
Former des routines, qui par défaut gomment les temps de transition, permet de gagner énormément de temps dans la journée.
Le matin, si en se levant, on se demande ce qu’on va faire, lance un café, réfléchit de nouveau à quoi faire, se lance dans un peu de lecture, réfléchit de nouveau, décide de faire un peu de yoga, réfléchit, s’installe pour écrire un peu, réfléchit puis lance une méditation guidée… Ça nous amène loin dans la matinée.
Alors que si tout est ritualisé, on gomme toutes les réflexions et les hésitations, les temps de choix (livre, méditation guidée, cours de yoga) et on enchaine tout d’un seul trait.
Plus le cerveau automatise, plus il simplifie le programme et optimise l’action. C’est une des meilleures cartes qu’on puisse jouer dans la gestion de notre temps.
Donc, qu’est-ce qu’on en fait ?
Ce tracker de temps, il est intéressant, mais il n’est pas hyper efficace.
La meilleure chose à faire, c’est de s’en inspirer, d’y penser, mais de ne pas le mettre au centre de ses efforts.
En fait, c’est même plutôt ses failles qui nous apportent un gros plus et créent des déclics.
Et par chance, il y a plein d’autres choses à faire dont on peut attendre de bien meilleurs résultats.
Les conseils les plus utiles
Renforcer sa présence dans l’instant
Trouver du temps pour les choses qui comptent, ce n’est pas chercher à rajouter une heure à sa journée, c’est trouver le temps là ou il se trouve, dans nos petites errances de chaque jour.
Et pour ça, on a la pleine conscience !
La méditation et la pratique d’exercices de pleine conscience sont à la base du renforcement de notre attention, de notre capacité à être présents, aux commandes, et donc protégés contre toutes les situations dans lesquelles nous pouvons nous faire happer.
Le plus efficace et simple à mettre en place ? Un temps de 5 à 10 minutes, tous les matins, passés à « harponner » le moment présent.
Assis confortablement, vous lancez un timer doux (on utilise Tide depuis des années maintenant ici GooglePlay/AppStore) et vous partez en quête de tout ce qui peut vous rattacher à ici et maintenant.
Les bruits de la maison, les points de contact avec le sol (chevilles, assise…), éventuellement les odeurs, la sensation du vent si vous êtes dans un courant d’air, votre respiration (son rythme, son bruit, le mouvement de votre poitrine), etc.
Vous enchainez les sauts de puces d’éléments en éléments, et comme si vous sautiez de pierre en pierre pour traverser un ruisseau, vous prenez le bon appui tant que vous pouvez attribuer cet élément à ici et maintenant.
Il se peut que vous partiez de temps en temps sur des pensées, et donc que vous vous écartiez d’ici et maintenant. Dans ce cas, vous pourrez doucement revenir à votre assise ou votre respiration en vous réjouissant au passage de ce chouette revirement de cap.
Et ma petite astuce bonus pour cet exercice : compter vos respirations avec vos doigts sur vos genoux, si vous êtes en tailleur.
A chaque respiration, vous décollez vos doigts, et quand vous n’en avez plus aucun au contact de vos genoux, vous revenez en arrière en reposant un doigt à chaque respiration.
Ça va rajouter un point de contact à vos cibles pour harponner le moment présent. Une cible qui aura tout pour capter votre attention puisqu’elle sera en mouvement.
Contrôler les « puits sans fond »
Les « puits sans fond », ce sont tous ces aspirateurs d’attention qui n’ont pas de fin.
Un exemple ? YouTube ! Avec Instagram, ce sont les meilleurs exemples : on peut scroller indéfiniment son feed Insta, tout comme on peut sauter de vidéos en vidéos jusqu’à la fin des temps.
Utiliser ces outils / divertissements sans qu’ils ne deviennent des dangers pour notre temps (ce sont très souvent les plus corrosifs pour notre temps libre), ça demande énormément de conscience.
On peut se créer des garde-fous comme des timers, qu’on lance juste avant de s’y mettre, ou les réserver à des petites pauses fixes dans la journée.
Et on peut surtout voir ici un chouette renvoi au point précédent : renforcer sa présence dans l’instant avec une belle pratique régulière de pleine conscience ou de méditation.
Automatiser avec les routines
On en a parlé plus haut, les routines sont un des meilleurs moyens de gagner du temps en gommant les transitions.
Plus de temps passé à réfléchir et se mettre en condition.
On crée un conditionnement qui nous permet en un éclair de nous lancer sur notre enchainement.
Et le zéro transition, c’est un levier phénoménal pour récupérer du temps.
Choyer son sommeil
Pourquoi ? Parce qu’avec la fatigue, on perd absolument tout notre grip sur notre attention.
Chercher du temps pour les choses qui comptent, c’est arrêter d’en perdre avec le superflu.
Et clairement, avec la fatigue, nous allons nous faire vampiriser à grande vitesse par tous les suceurs de temps.
Si vous sentez que vous avez quelque chose à jouer de ce côté-ci, allez lire notre article « Comment le Strala Yoga détruit les obstacles au sommeil réparateur« . Vous y trouverez tout ce qu’il faut pour tirer le meilleur de vos nuits et mettre toutes les chances de votre côté.