À celles et ceux qui ont besoin d’y voir plus clair

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Les tables de nos librairies le font émerger un peu plus chaque mois : nous sommes de plus en plus nombreux à être concernés par la surcharge mentale et cette impression plus globale d’être abrutis par un trop plein de choses en cours.

On avait adoré « Deep Work » et « Digital Minimalism » de Cal Newport, « Essentialisme » de Greg McKeown, « Imperturbable » de Nir Eyal… Et aujourd’hui on dévore « Stolen Focus » de Johann Hari, notre journaliste préféré au storytelling si savoureux.

Les publications s’accumulent et se font clairement de plus en plus fréquentes.

L’angle d’approche varie, certains passent par notre relation avec le digital, d’autres par nos possessions et notre façon de consommer, mais systématiquement, le cœur est le même : l’effet de surcharge et le brouillard mental.

Quand on en discute autour de nous ou sur les réseaux, le problème semble vraiment toucher tout le monde.

On a l’impression que tout le monde est plus ou moins plongé dans la même brume et subit les mêmes effets.

Notre trajectoire devient de moins en moins lisible, on peine à se repérer sur notre plan de route, à savoir où aller, ce qu’on veut…

On se retrouve comme perdus, sans carte ni boussole, avec le besoin d’y voir plus clair et pas la moindre idée de comment y parvenir.

Et comme pour toutes les difficultés auxquelles on fait face, comme on aime le dire, il y a toujours un passage d’Alan Watts pour nous éclairer.

Et dans notre cas, on a trouvé ça…

“Le meilleur moyen de rendre une eau boueuse limpide, c’est de la laisser tranquille”.

Cette phrase est issue de « L’esprit du zen », un livre qu’on vous recommande chaudement (peut-être après avoir lu « Éloge de l’insécurité », qui s’en fait une superbe intro et nous permet de mieux comprendre les principes du zen).

Il y a tout dans cette idée.

Une définition claire du problème : l’eau boueuse. On ne voit plus à travers.

Et la solution : laisser décanter. Ralentir, s’arrêter, rester calme et tranquille.

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Laisser décanter

En s’y essayant, non seulement on solutionne le problème, mais on déjoue également le plus grand piège qui nous guette.

Très souvent, quand on commence à se retrouver de plus en plus la tête dans le guidon et à perdre notre vision d’ensemble, notre réflexe, c’est de chercher à l’extérieur.

On cherche à rajouter quelque chose, comme une nouvelle habitude ou un nouvel état d’esprit. Quelque chose d’extérieur qu’on ramène chez nous, dans notre semaine.

On a une configuration épuisante / écrasante / oppressante / confusante, et on cherche à la changer en rajoutant une solution… en rajoutant quelque chose de plus à cette config’.

Mais rajouter… c’est rajouter.

Si nous sommes contraints avec du poids sur les épaules, rajouter une charge, même si elle est censée nous rééquilibrer et nous sortir d’affaire, c’est toujours rajouter une charge.

Alan Watts, et globalement l’approche zen, tendent à plutôt chercher la solution à l’intérieur. Il ne faut rien rajouter, il faut ralentir.

Il faut réduire, calmer, simplifier, et attendre.

Peut-être qu’en allant moins vite, il sera possible de sortir la tête du guidon.

Peut-être qu’en étant plus léger, on pourra plus facilement monter en haut du mât et de nouveau voir où on va, ce qu’il y a devant nous, à côté de quoi on se trouve, où on se trouve…

La solution devient alors un relâchement quant au fait de trouver la solution.

La solution viendra en arrêtant de chercher la solution.

Et une fois familier avec l’univers d’Alan Watts et le zen d’une manière générale, on ne peut pas s’empêcher d’y voir la loi de l’effort inverse dans une de ses plus chouettes formes : plus on cherche à flotter, plus on coule, et plus on chercher à couler, plus on flotte.

Il faut vouloir mais ne pas s’obstiner.

Il faut placer son envie de retrouver de la légèreté au bon endroit sur la carte, pour qu’elle nous fasse simplement ralentir et non accélérer davantage pour trouver la solution.

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En d’autres termes

Notre journée embrumé, écrasé par ce trop plein, c’est piloter un bolide à pleine vitesse et tenter de slalomer entre des plots.

Notre réflexe, en voulant trouver une nouvelle habitude à intégrer à notre routine du matin ou en voulant refondre son état d’esprit avec de nouvelles idées, ça revient à vouloir tourner le volant plus vite et plus brusquement.

Et la solution proposée par Alan Watts, son idée de laisser l’eau boueuse décanter pour la rendre limpide, c’est de ralentir.

Ralentir pour slalomer plus facilement (et calmement), plutôt que de rester à pleine vitesse et donner de grands coups de volant.

Concrètement, ce qu’on vous recommande de faire

C’est ce qu’on fait nous même dès qu’on sent la surcharge arriver : méditez cette image de l’eau boueuse qu’on rend limpide en la laissant tranquille, rentrez-là dans votre cerveau, et derrière, pressez comme un citron !

Prenez dix minutes et installez-vous confortablement avec votre carnet et un bon thé ou un café.

Commencez par prendre le temps d’écouter le silence pendant quelques respirations.

Ensuite, écrivez la phrase d’Alan watts et pensez-là. Faites en sorte qu’elle s’imprime, qu’elle résonne dans votre tête.

Quand vous vous en êtes suffisamment imprégné, écrivez tout ce qu’elle vous suggère.

Posez la bille sur le papier et lancez-vous.

Même si au début vous n’avez rien à écrire, écrivez tout de même, quitte à écrire « je ne sais pas quoi écrire » en boucle.

A un moment, vous allez sortir de cette boucle et projeter des idées.

Vous allez peut-être dégager des choses à arrêter de faire, qui vous prennent du temps et de l’énergie plus ou moins inutilement.

Vous allez peut-être penser à redistribuer votre temps autrement et visualiser des choses qui vous font du bien et qui vous vident l’esprit, que vous pouvez faire plus souvent à la place d’autres activités plus énergivores.

Vous allez peut-être vous prendre d’une envie de prolonger ce silence, parce qu’il vous fait du bien et qu’il vous recharge. Jusqu’à remplacer un élément de votre routine du matin par ce silence régénérant.

Laissez votre pensée faire circuler l’idée du ralentissement dans chaque recoin.

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Quelques petites choses qui aident à ralentir

Le  » brain dump « . L’idée ? Vider votre cerveau. Vous ouvrez votre carnet et vous retranscrivez votre pensée à l’écrit, comme si vous pouviez transférer votre monologue intérieur sur papier.

C’est parfois la clé d’un vrai retour au calme.

Pratiqué chaque matin ou chaque soir avant de se coucher, cet exercice peut vous alléger en une ou deux semaines seulement !

Notre exercice de listes pour revenir à l’essentiel et se débarrasser d’une tonne de superflu.

On avait publié il y a quelques mois un article, complété par un exercice à télécharger,  pour revenir simplement à l’essentiel et se décharger du non-essentiel. L’idéal pour ralentir !

Créer de l’espace entre soi et ses pensées.

Plutôt bizarre dit comme ça, pas vrai ?

C’est pourtant bien ce qu’on obtient avec la méditation, et notamment avec la méditation du métro, dont on vous donne tous les secrets juste ici.

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