6 pistes pour dissiper le brouillard mental

Il y a des jours où tout semble clair.

Notre tête est ordonnée, on sait ce qu’on fait, on sait ce qui nous attend… On avance avec des repères et la sensation d’être parfaitement en phase avec la journée.

Si on lit, on est tout à notre bouquin. On reste focalisé, page après page. On absorbe le contenu. On s’en nourrit.

Si on discute, on trouve nos mots sans la moindre difficulté. On sent pendant l’échange notre réflexion se tisser avec pertinence.

En somme, on se délecte d’une très bonne clarté mentale.

On navigue depuis une cabine aux vitres impeccables, dont les instruments de bords sont réglés comme des montres suisses et l’atmosphère silencieuse.

Et puis il y a des jours où, au contraire, tout semble flou.

Tout se mélange, tout se télescope…

On a un temps de retard sur tout et l’impression, à la fin de la journée, de ne même pas s’être vu la vivre.

On se sent embrumé, abruti, fatigué et sans réponse.

La journée passe dans une sorte d’inconfort indescriptible et nous en arrivons au terme comme en haut d’un tire-fesses pris à bout de bras, trainé dans la neige tout du long.

On est très loin de la délectation des bons jours et de la contemplation du moment présent. Généralement, l’humeur est en perdition, hirsute, déphasée.

Mais heureusement, nous ne sommes pas impuissants face à ça.

Nous avons accès à quelques commandes et ainsi, la possibilité de favoriser la clarté mentale jour après jour.

Des commandes simples qu’on peut manier à la perfection avec quelques bonnes pratiques.

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Pour dissiper le brouillard, il y a deux choses. Tout d’abord…

Il faut consolider sa base.

La clarté mentale repose sur des piliers dont il faut renforcer la solidité avant toute chose.

  1. Un bon sommeil | à la bonne heure, profond et suffisant
  2. Une bonne alimentation | la plus naturelle possible, légère et pleine de nutriments
  3. De l’exercice | il faut que le corps bouge et se dépense

Il ne sert à rien d’aborder quoi que ce soit d’autre tant que ces piliers ne sont pas bâtis ET sécurisés.

Avec un cerveau fatigué, nous perdons les rênes de notre attention. C’est le brouillard assuré, et pas le petit, naissant, qui embrume simplement l’horizon. C’est le brouillard à couper au couteau.

Avec une alimentation trop volumineuse et transformée, notre digestion pompe toute notre énergie et notre corps s’encrasse.

Et comme de nombreuses hormones derrière la plénitude que nous cherchons sont sécrétées au niveau gastro-intestinal, un tube digestif inflammé et fatigué, c’est une usine à bien-être en friche.

Enfin, avec un corps qui ne se dépense pas, notre dynamique patine également. Par une action directe et les bienfaits concrets d’une pratique ancrée dans notre semaine, et par levier sur les deux autres piliers – sommeil et alimentation.

Et ensuite

Une fois consolidé, ce socle peut accueillir différentes pratiques capables, seules ou en synergie, de désembuer la cabine.

On va retrouver parmi elles une ligne de conduite pour contenir la plus grande source de brouillard mentale aujourd’hui.

Et un regroupement de solutions à utiliser ponctuellement comme en routine, intégrées par exemple à votre préparation du matin, votre pause déjeuner ou encore vos temps calmes en fin de journée.

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Le principe de stimulation progressive

Commençons par notre guideline antibrouillard.

Chaque stimulation comme manger, lire, faire du sport ou encore passer du temps sur son téléphone, va engendrer une sécrétion de dopamine plus ou moins forte.

Et cette sécrétion va avoir deux conséquences directes : une sensation de plaisir agréable et l’envie d’y revenir.

À la base, les sécrétions les plus importantes sont engendrées par tout ce qui assure notre survie – comme la nourriture ou le sexe par exemple.

C’est une façon pour la nature de nous harnacher aux actions les plus bénéfiques pour nous, en créant d’une part une forte satisfaction sur le moment et d’autre part part cet hameçon comportemental.

Nous sommes littéralement dirigés et redirigés vers ces actions par un drive biologique puissant qu’on ne conscientise pas forcément.

Et le hic, c’est que ce mécanisme, composant décisif de notre survie pendant nos 300 000 ans de présence sur Terre et donc très (très) fortement ancré dans notre architecture, se retrouve comme piraté par les réseaux sociaux et les innovations hyper-stimulantes du monde moderne, qui déclenchent chez nous d’énormes rushs de dopamines.

Des rushs incomparables avec les stimulations « naturelles ».

Et comme plus la sécrétion de dopamine est importante, plus nos comportements sont influencés, on peut se retrouver aujourd’hui téléphone en main comme une abeille engluée dans un pot de miel.

Notre classement des sources de dopamine les plus fortes, qui joue donc un rôle déterminant dans l’organisation de nos comportements, se retrouve complètement parasité.

Conséquence directe : les activités lambda comme lire, méditer ou faire du yoga semblent de moins en moins intéressantes et sortent progressivement de notre champ de vision.

Nous allons commencer à tourner en boucle sur les gros déclencheurs comme les réseaux sociaux, YouTube ou encore Netflix, et nous abrutir avec une soif inétanchable de stimulation.

Pourquoi inétanchable ? Parce que le corps s’habitue à beaucoup de choses.

Si on boit régulièrement, il faut peut-être 3 ou 4 verres pour être saoul.

Mais si on arrête de consommer de l’alcool pendant quelques années, alors le moindre verre devient potentiellement un aller-simple pour la lune.

Et bien pour la dopamine, c’est la même chose.

Le cerveau, fraichement émoustillé par une dose généreuse de dopamine, va en redemander et nous reconduire vers une source sûre et toute aussi généreuse (comprenez ici qu’il n’ira pas chercher sa dose avec une peinture à l’huile ou un bouquin de philo).

S’il en reçoit une équivalente, il ne la savourera pas de la même manière. Elle lui paraitra plutôt fade. Le besoin ne sera pas comblé, et l’envie sera donc toujours présente.

Le drive vers un nouveau shoot se fera plus fort, plus brutal, et la délectation après coup plus courte et moins délicate.

Cette relance de dopamine engendrera à son tour un nouvel appel, encore plus urgent, plus fort… et ainsi de suite.

Nos autres drives seront systématiquement écrasés par ces soifs très intenses de dopamine et donc notre concentration, notre réflexion de fond ou encore notre silence intérieur seront systématiquement interrompus et fragilisés.

Voilà comment notre clarté mentale ne devient petit à petit qu’un lointain souvenir, qu’un petit point à l’horizon, et que notre prise de recul se fait quasi-impossible.

On se sent franchement abruti, chafouin, la journée passe à toute vitesse sans qu’on ne l’ait vraiment conscientisée, et il faut attendre notre nuit de sommeil pour remettre les compteurs à zéro.

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La solution à cette escalade incontrôlable

C’est le principe de stimulation progressive.

Concrètement ? On retarde au maximum l’arrivée des gros déclencheurs de dopamine dans notre journée.

Le plus gros levier pour ça, c’est d’allumer notre téléphone ou du moins de le consulter le plus tard possible.

L’astuce, c’est de le mettre en mode avion jusqu’à la fin de sa routine du matin.

Par exemple, à la maison, tous les matins, on se lève, on enchaine avec nos petits rituels (respiration, méditation, écriture, lecture, yoga, douche) et hop, on débloque notre téléphone en attendant que le café coule.

Commencer la journée avec un peu de silence et de calme, s’occuper de soi et conscientiser la tranquillité, c’est le meilleur moyen de paramétrer une dynamique de dopamine hyper saine.

Quand on part d’un petit niveau, tout devient appréciable si on y fait bien attention, car presque tout à ce niveau-là nous apporte une sécrétion de dopamine notable.

Vous voyez l’idée ? Tout est une question de perspective, et il nous est tout à fait possible de la créer intentionnellement autour de la conservation de notre attention.

S'organiser

Décharger le cerveau

Pour désembrumer le cerveau, très souvent, ce qui marche, c’est de le décharger.

Beaucoup d’infos trainent dans notre tête comme des notes volantes et contraignent à terme, qu’on le veuille ou non, notre cerveau à un certain effort pour les gérer.

C’est une surcharge comme une autre : on traine avec nous plein de petits poids et à force, notre sac devient lourd et encombrant.

Vous devenez ce type au supermarché avec un énorme sac de rando qui fait un carnage dans les rayons.

Chargé comme une mule, vous aller fatiguer, peiner à manœuvrer, bousculer des passants, faire tomber des produits… exactement comme à terme, avec un cerveau bourré à craquer, vous allez devenir maladroit, oublier des choses, faire des erreurs, etc.

C’est l’autoroute de la surcharge mentale et d’une fatigue carabinée, et pour en sortir, voici trois itinéraires à noter sur plan de route.

Ecrire et/ou dessiner des "mindmaps"

Ici l’idée, c’est de trier et ranger activement les infos.

On prend le temps de se poser, de faire le tri de tout ce qui traine là-haut, puis on regarde ce qui nécessite d’être conservé, et ce qui au contraire peut-être oublié.

Détail très important : c’est en faisant ce tri à l’écrit et de manière active que le cerveau décharge.

On n’est pas simplement en train de penser, et de passer en revue (même activement) tout ce à quoi on pense. On incarne les idées et les infos sur le papier.

On leur donne une forme  (cube, L, pyramide, comme dans Tetris en fait), on regarde celles qu’on veut conserver, celles qu’on veut jeter, et ensuite, on cherche comment bien empiler ce qu’on a gardé.

On va ranger par catégorie, par priorité, on va créer de l’espace pour les pensées négatives qui nous encombrent l’esprit, réécrire plus au propre les informations importantes…

Gwen vous parlait il y a quelques mois de l’écriture et de sa pratique personnelle. Allez y jeter un œil pour vous inspirer 😉

Méditer pour purger l’esprit.

Ici, c’est simple, on prend 10 minutes pour s’assoir au calme avec un timer et envoyer notre attention sur notre respiration.

Si notre focus est harnaché à notre souffle, l’esprit se purge. Et si des pensées s’invitent dans votre séance, l’esprit se purge aussi. On est gagnants à tous les coups !

Pour cette pratique, vous pouvez télécharger notre bande son de 10 minutes avec un doux carillon qui vient, toutes les minutes, vous aider à vous recentrer sur votre souffle. Si, quand vous l’entendez, vous vous rendez compte que vous étiez parti sur autre chose, hop, vous vous recadrez.

Vous pouvez également vous essayer à notre méditation du métro, parfaite pour cette idée de purger l’esprit des pensées superflues. Elle se fait à partir d’un petit script très simple et peut s’adapter à vos créneaux les plus courts.

Vous pouvez également télécharger notre méditation d’essai, issue du programme « 7 jours pour méditer » et spécialement orientée autour de l’ancrage.

Marcher 10 – 15 minutes

Quand on marche, vous vous en êtes certainement déjà rendus compte, notre esprit enchaine les pensées sans aucuns liens, comme s’il sautait de branche en branche.

On appelle ça le « mind wandering ». C’est un état très reposant pour le cerveau qui l’amène, entre autres, à se libérer de ses idées en suspens.

Rien de mieux pour aller vers la clarté mentale !

2 bonus pour la route

A ces grands classiques du calme intérieur, vous pouvez rajouter le rangement.

Quand on range, qu’on nettoie, qu’on ordonne, on range également son cerveau.

Comme on l’explique dans notre article « Pourquoi faire du tri peu nous sortir du surplace« , il y a beaucoup à gagner pour la pensée, le calme et la sérénité.

Et pour terminer, il y a la diète de multi-tâche.

Elle nous épuise. Chaque switch sur une autre activité requiert énormément d’énergie.

Et c’est pour ça qu’on peut terminer l’après-midi complètement rincé et n’avoir pourtant, rien fait jusqu’au bout.

Démarrer plein de petites choses et passer de l’une à l’autre, c’est courir sur place.

En faisant une diète de multi-tâche, vous allez vous requinquer de façon assez surprenante, vous verrez.